Chapitre I : Epopée ancestrale

Partie 1 :


Une légende raconte qu'il y a bien des années, dans une contrée reculée du monde, une étrange intrigue se déroula au Château Ancestrale, siège du Royaume de Keiros...


Tout commence dans un petit village, au nord du Château Ancestrale. C'est ici que vivait Valcar, jeune homme d'une vingtaine d'années, fils de paysans. Il travaillait aux champs et à l'écurie, aidant ses parents et vivant sa passion pour les chevaux. Il lui arrivait souvent de se retrouver seul dans la grange, et de s'entrainer à l'épée. Beaucoup lui ont dit qu'il avait un don pour le combat à l'épée, mais nul ne savait d'où cela lui venait. Bien qu'heureux, cette vie ne lui suffisait pas, et il était désireux de voyager, de découvrir le pays...
Un jour, Valcar apprit que lors d'une chasse aux dragons organisée par le Roi Keiros, il y avait perdu son écuyer, et il organisait maintenant un concours pour trouver un remplaçant. Valcar, voyant ainsi l'occasion inespérée de travailler auprès du Roi, décida de tenter sa chance et prit la route en direction du Château.


Afin de comprendre la suite de cette légende, il est nécessaire de préciser que dans ce royaume, la cupidité et la trahison régnaient beaucoup plus que Keiros lui-même. Keiros était un roi puissant et arrogant. Il menait son royaume d’une poigne de fer, et aucun homme ne pouvait vivre libre d’aucune crainte. Son loisir préféré était de partir chasser les dragons. Bien sûr, en tant qu’homme de grande noblesse, il partait à la tête d’une petite armée (100 hommes environs) et dès que la bête était fatiguée des coups qu’elle avait reçu et ne se mouvait qu’en rampant, Keiros descendait de son destrier, s’avançait sur le côté du dragon et, en prenant bien soin de ne pas se retrouvé en face de la gueule du dragon, l’achevait en lui coupant la tête (seulement, un dragon ayant une peau très épaisse, je vous laisse imaginé quelle atrocité cela pouvait être). Une fois la tête séparé du corps, elle était mise à la pointe d’une perche que Keiros tenait fièrement en rentrant au château. Une pièce entière était consacré à l’exposition de ces têtes sur les murs.


Ceci étant dit, il est temps de s'intéresser de nouveau à Valcar, qui, poussé par sa grande motivation et son empressement, était arrivé au Château quelques heures avant le début des épreuves. Aventurier et curieux, il décida de faire le tour de ce lieu mythique. Il parti donc en direction du Donjon centrale, et s'engouffra dans le dédale de ruelles qui s'offraient à lui.
Soudain, au détour d'une rue, il vit un homme de son age, qui se battait à l'épée avec un homme bien plus agé.
- Plus de vigueur dans le geste ! Allons, vous avez déjà combattu milles fois mieux...
- C'est qu'il me faut adoucir mes attaques pour ne point trop vous fatiguer, maitre.
- Assez ! Vos anneries me fatiguent, sir Kirce.
Valcar, qui était légèrement perdu, décida d'aller à l'encontre de ces gens, afin de leur demander le chemin qui mène à la cour arrière du Château, lieu où se déroulaient les épreuves.
- Escusez-moi, pourriez vous m'indiquer la direction de l'arrière cour?
- Vous me semblez étranger à ce lieu... J'accepterais volontier de vous guider à travers le château, en échange d'un petit service. Mon maitre est fatigué, et je ne puis continuer à m'entrainer avec lui. Je vous propose donc un duel, selon les traditions habituelles.
Valcar, qui ignorait que "traditions habituelles" signifiait "jusqu'a la première goutte de sang versée", accepta le défi. L'étranger, dénommé Kirce, lui lança une épée, que Valcar attrapa au vol, conscient que l'arrogant personnage le testait.
Kirce chargea Valcar avec rapidité, et notre voyageur eu beaucoup de mal à contrer cette attaque. Mais le duel ne faisait que commencer, et chacun redoublait de force dans les coups qu'il tentait de porter à son adversaire. Dévalant les ruelles du Château en se battant ainsi, ils arrivèrent au marché. Valcar utilisa une feinte qu'il avait apprise il y a peu pour détourner l'attention de son adversaire, et ainsi tenter de le toucher. Peine perdu, le jeune homme para l'attaque avec facilité, et d'un coup de pied, envoya Valcar dans un stand de tomates. Celui ci se releva, et, sautant entre les cachots éparpillés à terre, revient à la charge de plus belle.
Entre les passants, les animaux et les divers stands de vente, le combat initialement amical entre les deux jeunes hommes redoublait d'intensité. Le bruit des lames s'entrechoquant avait attiré du monde, et les badauds du coin formaient un cercle autour de ce combat effréné, attirés par un spectacle inhabituel.
Finalement, à la suite d'une attaque contrée par le jeune homme, Valcar fut légèrement blessé à l'épaule. Le combat pris fin, et Kirce fut déclaré vainqueur. Mais il était lui-même très étonné, car aucun homme de son âge ne lui avait opposé une telle résistance. Il fut impressionné par la force et la rapidité de Valcar.


Etrangement, cette épreuve les rapprocha, et ils se mirent à discuter, parlant de tout et de rien, tout en fuyant le marché et les commerçants peu heureux du trouble qu'ils y avaient causé. Kirce Rip (le nom complet de cet étrange personnage fut dévoilé à Valcar à la fin du combat) guida notre voyageur à travers le Château, lui conseillant les meilleurs Auberges et tavernes, lui montrant les meilleurs point de vue, etc..
Soudain Valcar aperçu l'heure au clocher de l'église, et vit que les épreuves commençaient d'ici peu...


Courant à travers les ruelles du château, Valcar ne pouvait s'empêcher de penser à son nouvel ami. Bien qu'ayant bavarder plusieurs heures ensemble, il n'avait appris que peu de choses sur lui.
Finalement, il arriva juste à tant mais son combat et la folle course dans tout le château l’avait tant entamé qu’il ne put réussir toutes les épreuves. Il n’arriva que cinquième sur les douze prétendants au poste d’écuyer.
Quelques heures plus tard, lorsque Keiros arriva pour choisir son nouvel écuyer, son choix ne se porta pas sur le meilleur des tests, mais sur Valcar, qui, bien que surpris, était extrêmement fier et heureux. Ce choix n’était pourtant pas un hasard. En effet, Kirce Rip était le fils de Keiros. Il avait donc plaidé auprès de son père pour que Valcar devienne son nouvel écuyer.
Le soir même, Valcar et Kirce se retrouvèrent dans une taverne proche des écuries, et ils firent la fête toute la nuit pour célébrer cette bonne nouvelle, oubliant sans doute que Valcar prenait son service tôt le lendemain...


Une belle époque commença pour ces deux jeunes gens. Valcar prouvait ses capacités jours après jours au Roi, et Kirce continuait de s'entrainer durement pour devenir un prince puissant. Ils passaient le plus clair de leur temps libre ensemble, à discuter ou à se battre en duel, bien que Kirce gagnait à chaque fois.
Mais les trois conseillers du roi voyaient d’un très mauvais œil cette grande amitié naissante. Ils y percevaient le risque de perdre leur place au conseil après la mort de Keiros, qui était prévu d'ici peu. En bref, ce n’était pas vraiment Keiros qui régnait mais ses conseillers, et ils avaient l'intention de mettre fin à cette amitié entre Valcar et Kirce Rip...

Partie 2 :



- Debout... Allez debout...
- Mmm, laissez moi dormir...
- Allez lève toi, c'est un grand jour aujourd'hui !
- Mmm, c'est bon j'ai compris, je me lève... Mais franchement Kirce, t'es encombrant.
- Oh c'est bon, j'ai le droit d'être content. Et puis, si cela ne te plait pas, j'interviens auprès de mon père et tu devras retourner à tes champs.
- Oh ça va j'ai compris. Laisse moi me lever.
- Pff on dirait une porcherie...
- N'exagères pas...
- Tu ne veux vraiment pas déménager ? Y'a une chambre qui s'est libéré pas loin de la mienne. Elle serait nettement mieux que la tienne. Quelle idée de vivre sous les toits.
- Et toi, quelle idée de vivre parmi tout ces bouffons prêts à tout pour obtenir un regard de ton Père? Je me sent nettement mieux ici... Bon allez je me prépare. Je serais à l'heure t'inquiètes pas, depuis le temps que tu me le rabâches...
- Bien. Au fait mon père t’attends dans son bureau, il aurait quelque chose à te dire. Il t'attendra cette après-midi après la cérémonie.

Depuis une semaine, le château était en mouvement, un tournoi était organisé et seul les meilleurs chevaliers participaient. Kirce eu la chance de pouvoir faire parti du combat. En effet, bien que sa défunte mère ait demandée sur son lit de mort à que Kirce ne se batte pas en duel avant sa majorité, et qu'il ne parte avec son père à la chasse au dragon, il avait enfin obtenu une dérogation. Il avait beaucoup insisté auprès de son père pour pouvoir y participer, qui avait fini par céder après de long mois de débats. Doutant de ses capacités (c'était son premier tournoi) il avait quand même demandé à son maître d'arme s'il était capable d'y participer. Il lui répondit que cela lui ferait un entrainement suplémentaire, bien que depuis l'arrivée de Valcar au Chateau, ils ne cessaient de s'affronter.

Quant à Valcar, bien qu’il souhaitait lui aussi participer, il n'était qu'un simple écuyer et il ne pu faire ce tournoi. Mais il parvint à devenir l'écuyer de Kirce durant le tournoi. En parallèle au tournoi principal se déroulait un tournoi annexe. Les quatre meilleurs de ce tournoi avaient la possibilité de participer au principal. Keiros avait ordonné à Kirce de participer à ce tournoi avant de faire le principal. Kirce eu beau protester, son père fut intraitable à ce sujet. Ce tournoi préliminaire avait lieu le matin. Et le principal l'après-midi. Pour être qualifié, il fallait remporter trois combats sur les quatre proposés.

Le premier combat opposa Kirce à un homme se cachant sous une cape. Tout se passa très rapidement, Kirce n'eut pas le temps de paré totalement ses attaques, il croula sous le coup des attaques de son adversaire. Le premier de ses quatre matchs était perdu. Kirce rentra sous sa tente, énervé comme jamais. Valcar ne dit rien, comprenant l'état d'énervement de Kirce.

Pour le second combat, Kirce demanda à Valcar de lui oter son armure.
- Mais tu es fou, si tu ne pares pas une attaque, tu pourrais être mortellement blessé.
- Enlèves-moi cette armure, je ne suis pas assez rapide. Contre toi, je ne mets qu'une cotte de maille. Cela suffira, ma vitesse compensera mon manque de défense.
- Mais ton père pourrais me renvoyer pour ça ! Et surtout, je n'ai pas envie de te retrouver en miettes !
- Ne t'inquiètes pas pour ça. Enlèves-moi cette armure, mon combat commence dans cinq minutes.

Valcar l'aida a enlevé son armure. Le second combat approchait. Lorsque Kirce sortit de sa tente, Keiros, surpris, voulut empêcher le combat d'avoir lieu. Mais Karat s'interposa.
- Laissez le y aller, vous verrez la différence. Son premier adversaire était beaucoup trop fort pour lui, mais celui-ci ne tiendra pas plus d'une minute. Kirce est extrêmement énervé et vous serrez étonné de ce que cela va donner.
- Mais, s'il est blessé...

Keiros n'eut pas le temps de finir sa phrase, le combat avait déjà commencé. Son adversaire ne fit que parer ses coups, il ne put lui en donné un. Kirce combattait avec une telle véhémence, que Valcar saisit enfin la différence entre leurs niveaux. Jusque là, Kirce ne s'était pas réellement battut contre Valcar. Il s'était amusé avec lui. Son premier combat l'avait mit hors de lui et il dévoilait maintenant ses réelles capacités. Il remporta son match comme l'avait prédit Karat, une minute après le début. Ses deuxième et troisième combats se déroulèrent de la même façon. Il put donc participer au tournoi principal.

Kirce attendait ce moment avec excitation. Il était dans sa tente avec Valcar. Ils reparlaient des matchs précédents.
- Quand même, tu n'y a pas été de main morte avec ton troisième adversaire. Tu aurais pu lui couper un bras.
- Il n'avait qu'à pas le laisser traîner. Il fera plus attention la prochaine fois.
- Arrêtes, il faut te calmer. Tu te sens plus fort depuis ton premier combat, mais n'oublie pas que tes prochains adversaires ne seront pas du même niveau. Ce sont tous des combattants aguerris. S'il y en a un qui peut les battre, c'est ton premier adversaire.
- Non, je les battrais tous, et je prouverais que mon premier adversaire a eu de la chance.
- Tu appelles ça de la chance, il aurait pu te tuer. D'ailleurs sais-tu comment sont ses adversaires maintenant ? Ils sont mort ou estropié. Ils ne pourront plus jamais combattre. Tu es son seul adversaire encore en vie. A croire qu'il joue avec toi.
- Peu importe, il peut se faire battre par n'importe lequel de ses adversaires, je battrais celui qui l'aura battu.
- N'empêche, il faut te calmer. Tu n'es pas assez concentré, tu as gagné par ta seul force physique. Fait appel à ton cerveau pour tes prochains combats.
- Ma force suffira...
- Non Kirce, écoutes ton ami, il est plus sage que toi. Si tu te laisses emporté par tes impulsions, tu perdras. Moi-même, je pourrais te battre maintenant. La force physique ne compte que lorsque tes adversaires n'ont pas de jugeote. Tes prochains adversaires sont des combattants aguerris tous plus fort les uns que les autres, ne les sous-estime pas ou sinon, tu cours à ta perte.
- Bien maître, je me calme.

Dorénavant, les combats serait éliminatoire. Perdre un combat c'est perdre le tournoi. Kirce en était conscient. Son premier combat allait débuté. Par chance, il allait combattre un homme qui s'était lui aussi qualifié au tour préliminaire. Valcar put lui donner quelques indications sur son adversaire. Lorsque le combat commença, Kirce s'était calmé. Ses coups s'enchainait rapidement. Il mesurait sa force afin de ne pas s'épuiser trop vite. Son adversaire fut coriace mais il en vint à bout.

Il partit se reposé dans sa tente. Malheureusement, son prochain combat l'opposerait à un homme ayant remporté de nombreux tournois. Valcar, ne put l'aider cette fois. C'est Karat qui l'aida. Il l'avait combattu étant plus jeune. Le combat commença. Sur conseils de Karat, Kirce se contenta de parer les attaques ennemies, et, dès qu'une ouverture s'offrait à lui, lui assénait un violent coup d'épée. Son adversaire commença à s'impatienter, c'est à ce moment que Kirce entra pleinement dans le combat. Ses attaques plus rapides mais moins fortes que son adversaire faisait mouche. Plus le combat durait, plus le chevalier ennemi perdait ses moyens. Il entra comme Kirce avant lui dans une colère noire. Ses coups furent portés avec plus de force mais il n'atteignait jamais Kirce. A un moment, le chevalier se rua sur Kirce. Kirce l'évita et lui fit un croche pied, le chevalier tomba. Il se releva mais abandonna, voyant qu'il n'aurait plus le dessus. Kirce s'avançait de plus en plus de la victoire.

Encore deux combats et il serait le vainqueur du tournoi. Pendant qu'il se reposait, Valcar parti voir les autres combats qui se déroulait. Son attention se porta sur le premier homme, celui à la cape noire. Valcar vit avec quelle hargne il se battait. Il ne faisait aucune erreur, ne laissait aucune ouverture, n'avait aucune pitié. Il était en train de combattre un homme qui tomba à terre à force de reculer sous le poids de ses coups. L'homme encapuchonné leva son épée et s'apprêta à l'achever sur place. Mais son adversaire abandonna juste avant. Il jeta son épée au sol, déçu de ne pas avoir pu l'achever.

Le troisième combat de Kirce se présentait. Pour ce combat, il n'avait reçu aucune aide. Il était content d'être arrivé jusque là, mais il voulait à tout prix gagner ce tournoi. Avant de commencer, son adversaire le félicita de son tournoi mais lui dit qu'il allait s'arrêter là. Kirce s'énerva encore une fois, il n'arrivait pas à garder son sang-froid. C'est exactement ce que voulait son adversaire. Le combat commença. Kirce l'attaqua de face. L'homme para ses attaques avec une telle facilitée qu'il tenait son épée à une seule main. Le niveau augmentait à chaque coup de Kirce. Finalement, l'homme prit son épée à deux mains. Kirce avait épuisé beaucoup de ressources avec les combats précédents. Il commençait à accuser le coup de ses efforts passés. Il décida d'en finir rapidement. Il feinta une attaque sur la droite puis une seconde à gauche. L'homme, surpris par cette succession de feintes, ne réagis pas assez vite lorsque Kirce l'attaqua enfin. Prit au piège, Kirce pu lui donner un coup de pied au ventre, là ou son armure était moins renforcée. L'homme se plia sous le coup. Kirce en profita pour le désarmer. Le combat était fini. Kirce avait encore gagné. Mais ce combat l'avait énormément épuisé. Il s'écroula sous le poids de sa cotte de maille.

Valcar ramassa Kirce et l'emporta dans sa tente. Il était arrivé en final. Son dernier adversaire serait le premier qu'il dut affronter. L'homme n'avait pas combattu, son troisième adversaire avait déclaré forfait car il avait peur de lui. Sportivement, l'homme avait demandé à reporter la fin du tournoi le lendemain pour permettre à Kirce de se reposer. Sa demande fut accordée. Valcar partit donc comme prévu dans le bureau de Keiros.

Partie 3 :


- Sais-tu pourquoi je t'ai fait venir ?
- Non mon Seigneur. Votre fils ne m'a pas donné les raisons de ce rendez-vous.
- Sais-tu où nous sommes ?
- D'après le décor, je dirais dans la pièce où sont accrochés vos trophées de chasse.
- Effectivement. Ces dragons, je les ai chassé dans tout le pays. Ils deviennent de plus en plus rares. Des rumeurs disent qu'ils partent tous se rejoindre dans un plateau entre deux chaines de montagnes inaccessibles à l'homme. Hier, un messager m'a prévenu de la présence d'un dragon au nord de mon royaume. Nous allons chasser le dragon. Comme tu es mon écuyer, tu m'accompagneras dans cette chasse. J'ai demandé à Karat si tu avais le niveau pour m'accompagner. Il semblerais qu'il te portes dans son cœur. Il m'a répondu que tu ne l'avais pas. Foutaises ! Je t'ai vu combattre, mes conseillers également. Tu as un niveau inféreur à Kirce certes, mais il est suffisant pour m'accompagner. Prépares tes affaires, nous partiront dès que le tournois sera terminé. La route sera longue, dors bien cette nuit, je ne tolèrerait aucun retard.
- Bien.

Valcar sortit de la salle, ainsi, il allait, pour la première fois, chasser un dragon. Bien que peu réjouit à l'idée d'affronter une bête si merveilleuse, il partit rejoindre Kirce pour lui donner la nouvelle. Il le trouva dans sa tente, il ne put lui raconter ce pourquoi Keiros l'avait entretenu dans l'après-midi, Kirce ne parlait plus que du lendemain.
Dans la soirée, tous les chevaliers festoyaient. Bien qu'adversaires dans la journée, ils étaient amis en dehors des tournois. Un seul se tenait à l'écart : le prochain adversaire de Kirce. Il avait aménagé lui-même son feu de camp. Il était ridicule comparé au feu se tenant au milieu du groupe que formait les chevaliers.
Il entendit une voix derrière lui. Il ne se retourna pas et n'y pris guère attention, du moins en apparence :
- Ils partiront dans deux jours à l'aube. Ce sera le moment ou jamais, Gagnez votre duel et blessez le plus possible Kirce, mais, ne le tuer pas ! Il ne doit pas partir ! Ensuite, nous regnerons sur le royaume.
Un bruit de pas indiqua au chevalier que l'homme qui parlait était parti. Il écrasa son feu d'un coup de pied qui s'éteignit aussitôt puis rentra dans sa tente pour se coucher.
Le jour se leva, Kirce était frais et prêt à combattre le chevalier qui l'avait tant fait souffrir. Bien malgré lui, il dut porté une armure. Il n'avait pas le choix ou sinon, il perdrait aussitôt le tournoi. Valcar et lui était dans sa tente. Ils n'échangèrent pas un mot, la tension montait, le combat allait commencé.
Keiros donna le signal pour que le combat commence. Les deux hommes se tournaient autour et se toisait :
- Alors, tu as donc remis cette armure. Elle te sera inutile !
- Et toi, tu n'enlèvera donc pas cette cape, ou peut-être que tu préfères que je te l'enlève ? Je montrait à tous ta face de perdant !

Kirce avait à peine fini sa phrase que son adversaire était déjà sur lui. Kirce subit les assauts réétés de osn ennemi comme lors de leur premier combat. La difference de niveau était flagrante. Kirce paraît tant bien que mal les attaques quand son ennemi réussi à trouver une faille. A coup de parades, de feintes, il avait fini par obtenir ce qu'il recherchait. Il avait volontairement laisser une ouverture pour que Kirce l'attaque, ce qu'il fit. Kirce l'attaqua de front, son adversaire para de son bouclier et pendant qu'il retenait l'épée de Kirce, plongea vers l'avant et glissa sa lame à travers un défaut de l'armure de Kirce, au niveau du mollet.
Kirce s'écroula, un grand brouhahas'éleva des tribunes. Kirce prenait appui sur son épée, tenant à peine debout. Il avait le genou de sa jambe blessée à terre. Le chevalier s'approcha, et lui murmura à l'oreille :
- Ah, que j'aimerais te donner le coup de grâce maintenant, mais ton père me ferais tué immédiatement, ce qui ferait au final un grand nombre de victime. Ton tour viendra ne t'inquiète pas, je m'en délecte d'avance. Patientes encore un peu ! Au fait, abandonne le combat, sinon, l'autre jambe y passe et alors je n'aurais plus aucun mérite à te tuer plus tard.
- Jamais tu ne me battras, et certainement pas aujourd'hui.
- Tu te surestimes mais soit. Que la fète continue !
A partir de cet instant, le combat prit une autre tournure. Kirce se releva avec de grandes peines. Il avait perdu de sa vitesse et de sa mobilité. Il était évident qu'il ne pouvait plus gagner. Il laissait de grandes ouvertures à son adversaire. Il avait de plus en plus de mal à levé son épée. Mais pourtant, le chevalier adverse ne profitait pas des ouvertures de Kirce, il ne joutait plus comme avant, il jouait la comédie. Il attendait le moment où Kirce tomberait. Ce qui arriva peu de temps après, car ayant perdu beaucoup de sang, le fils du roi s'évanouit. Le chevalier fut declaré vainqueur. Il partit une heure plus tard, ce qui étonna les autres chevaliers.

Kirce était dans sa tente, il y reprenait ses esprits. Il était entouré de Valcar et Karat. Il essaya de se relevé, sans succès.
- Arretez vos efforts, vous ne devez pas bouger.
-C'est vrai, regarde toi, tu as perdu beaucoup de sang. On a réussi à panser la plaie, mais de justesse. Si tu fais le moindre effort, tu risque de rouvrir ta blessure.
- C'est bon, j'ai compris, je ne bouge plus.
- Sage décision. J'ai regardé vos combats avec attention. Mon entraînement était bénéfique. Je ne pense pas pouvoir vous apprendre d'autres techniques, elles viendront avec l'expérience. Continuez à vous entrainer avec Valcar. Il est d'un niveau inférieur, mais il est plus endurant que moi. Il sera parfait, d'autant qu'il apprend lui aussi à chaque face à face avec vous. Je m'en vais, je vais finir ma vie comme je l'ai commencé, en arpentant les chemins qui s'offre à moi. Je pars avec l'espoir de connaître un jour le secret de cette terre.
- Mais maître, vous savez encore plus de choses que vous le dites, votre entraînement m'est nécessaire pour parfaire mes techniques. Ne partez pas.
- C'est vrai que je peux me vanter de connaître des bottes que nul autre que moi ne maitrise. Mais, vous avez reçu le même entrainement que moi jadis, vous êtes capable de les trouver vous-même. Aidez-vous de Valcar.
- Mais...

Kirce ne put finir, son maître d'armes s'en allait. Il aurait bien voulu le suivre, mais dans son état, il ne le pouvait pas. Kirce, fut emmené dans sa chambre pour s'y reposé. Valcar cherchait un moyen de lui annoncer son départ pour la chasse aux dragons. Il décida de ranger ses affaires avant de faire son annonce. Il partit dans sa chambre. Il logeait sous les toits. Sa chambre était circulaire et ne possédait qu'une fenètre. Elle était orienté à l'est et il pouvait voir les Monts Sanglants ainsi que le fort d'Eliasgoth. Il avait prévu d'y aller un jour, quand il en aurait le temps.
Lorsqu'il eut fini ses préparatifs, il rejoigna la chambre de Kirce. Arrivé là-bas, il s'aperçu que la porte était fermée. Il pris donc le passage secret que seul Kirce et lui connaissait. Lorsqu'il entra, Kirce semblait dormir dans son lit. Il en profitat pour lui dire qu'il partait, car même si il n'entendait surement pas, cela soulageait Valcar. Il s'appretait à partir quand Kirce commença à lui parler :
- Alors, tu n'as pas le courage de me le dire en face ?
- Si, mais tu dormais. Ce n'est pas de ma faute.
- Lâche.
- Si tu le dis...
- Enfin, de toute façon, je le savait déjà. Mon père me l'avait déjà dit. Malheureusement, je n'ai pas le droit d'y aller. Non pas que je soit blessé, c'est ma mère qui a émit ce souhait sur son lit de mort.
- Toutes mes excuses alors.
- Ne t'excuses pas, c'est un signe de faiblesse. Et ici, si tu es faible, tu dors parmi les bêtes. Bref, j'aurais fait la même chose à ta place. En tout cas, amuses toi bien !
- Tu sais très bien que cela ne me plait vraiment d'aller abattre un dragon. Où est le "sport" quand le roi chasse, avec une centaine de chevalier à ses cotés? J'y vais, car c'est un honneur, mais saches que ça ne me plait guère. En attendant, profites en pour te reposer. Quand je rentre, c'est entraînement de remise en forme.
- Me fais pas rire, je pourrais te battre maintenant.

Les deux jeunes gens plaisantèrent ainsi pendant de longues heures. Le lendemain, avant que le soleil ne se lève, Valcar était déjà prêt. Son cheval était attelé. Il attendait le départ. Du haut de sa chambre, Kirce regardait le spectacle avec tristesse. Il aurait tant voulu y aller. Ce serait pour un prochaine fois. Les premiers rayons du soleil apparurent, signe du départ.